Contrairement à internet, il est rare de voir un nouveau
magazine en kiosque, d'autant plus un magazine de jeux vidéos, les joueurs
délaissant la presse papier au profit de celle numérique bien plus réactive,
ainsi dans quelques années les Consoles+ et autres PC Jeux auront disparus
laissant la place à des magazines plus underground délaissant l'actualité pour
proposer des dossiers complets et des tests oldies comme le fait l'excellant IG
Mag.
Mais un nouveau magazine vient de rentrer dans l'arène,
certes un peu cher mais néanmoins très classe, Icare Mag à la particularité de
traité que d'un seul thème. Et pour ce premier numéro il s'envole vers l'Olympe
et, accompagner de l'infernal Kratos il compte bien se faire une place dans le
panthéon de la presse écrite.
Il n'est pas facile de lancer un magazine et Icare se
rajoute des difficultés en proposant un dossier de 60 pages sur la série God of
War, exclue Playstation et appartenant au genre du beat'em all, genre peu pris
comparé aux FPS et autres RPG et pourtant malgré tous mes aprioris j'ai été
emporté par ce magazine. En effet je ne suis pas un fervent adepte des beat'em
all et encore moins de God of War que je n'aime à cause de ses QTE à la con qui
ruinent le plaisir de jeu. Malgré tout mon amour pour la mythologie l'a
emporté.
Kratos vu par Kratos
Alors que tous les magazines nous présentent les jeux d'un
point de vue externe, Icare raconte l'histoire de God of War avec les yeux de
Kratos lui-même. Ainsi on se plonge avec bonheur dans le formidable récit des
aventures du spartiate chauve. Celui-ci détaille ainsi tout le storyboard de la
série tout en évitant de s'enfermer à jamais dans un effroyable spoil mais en
montrant sa haine des Dieux. Ces êtres sadiques et pervers qui ont ruinés sa
vie notamment Zeus son père qu'il veut à tout prix étriper et ainsi venger la
mort de sa famille.
S'en suit l'histoire de sa naissance dans les studios de
Santa Monica. On y voit avec bonheur les errements des concepteurs sur le
physique du sparte, tantôt guerrier aux corps rempli de runes, tantôt gros lourdaud
à la lourde armure sans âme. Mais aussi sur les errements vis à vis du style
soit cartoon, soit horreur, ou encore les monstres ne correspond pas du tout à
la mythologie grecque.
Jamais trois sans six
Comme faire un dossier sur une série sans parler des
différents jeux qui la composent, d'autant que God of War est loin d'être
composée de 3 jeux mais en compte 6 en
tout. de God of War à Betrayal en passant par Ghost of Sparta tous les épisodes
sont passés au crible et pas question d'être tendre avec eux sous prétexte que l'on est fan. Bien au contraire c'est
l'occasion de dénoncer, de pointer toutes les erreurs des jeux, toutes les
incohérences et les problèmes. Et
surtout d'évoquer le scénario de la série tantôt complet, tantôt désespérément vide
(Ghost of Sparta)
Et là encore on prends son pied en lisant ces tests, que
l'on soit fans hardcore, gros noob découvrant la saga ou inconditionnel
détracteur, chacun y trouvera son compte et se laissera bercé par l'excellent
style d'écriture du rédacteur, style bourré de références tant mythologiques
que geek (notamment celle sur Kamini un peu plus loin dans le magazine). Bref
du tout bon!
GoW c'est trop mytho... logique pour toi
Dernière partie de ce dossier et surement la plus intéressante,
celle sur les délires pris par rapport aux véritables récits mythologiques. Et
là je vois tous les kikoos se léver et dire "nan mé TG, la mitology c com
ds GoW, tout pareil, c fidél à la bible se jeu". Et bien il s'avère que non, God of War
reprends une bonne partie dans mythes grecs pour les remettre à sa sauce. De
Kratos atomisant Hercule à ce même Kratos arborant un look tout sauf grec,
cette partie est un véritable florilège d'incohérences en tout genre.
J'ai particulièrement apprécié la partie sur les dieux qui,
comme le dis si bien le rédacteur,
manquent cruellement de charisme et de cohérence, ainsi le style de ceux-ci changent
d'un épisode à l'autre.
Mais restons en là sur God of War en parlant de la partie sur
le futur de la série, c'est vraiment tordant, ainsi GoW pourrait continuer
jusqu'en 2066 avec un neuvième épisode. Un retour vers le futur vraiment très
drôle aux consonances contemporaines et aux piques tant politiques que
économiques. J'avoue j'ai ri tellement
c'était bon!
Par la divine hybrid-novel
Afin je marqué la fin de ce dossier on a le droit à une
petite nouvelle d'une douzaine de pages sur la fuite de soldats athénien après
la chute de celle-ci. De tout le magazine c'est vriment ce qui m'a le plus
marqué car c'est très très raconté mais aussi très violent et poignant
notamment la longue partie sur le bateau rapellant mon tableau du Louvre favori
"Le radeau de la méduse". J'espère vraiment une nouvelle de cette
acabit dans le prochain numéro.
S'en suit une longue analyse de la mythologie
grecquo-romaine vu par différents jeux vidéos. Notamment par Rise of the
Argonautes sur X360 qui lui aussi propose un véritable récit des aventures de
Jason, récit au ton bien plus léger que la chute d'Athènes mais pourtant très
instructif et surtout très drôle.
Drôle comme les autres tests du magazine comme les
pitoyables Spartan Total Warrior, Gladiator Sword of Vengeance ou encore Shadow
of Rome mélangeant allégrement empire Romain, Gladiateur et spartiate dans un
bouillon insipide où il ne reste plus qu'à en rire plutôt qu'à en pleurer.
Par contre il ne faut surtout pas zapper le test de Age of
Mythology qui abandonne complètement l'humour et redevient beaucoup plus
sérieux, peut-être un peu trop justement. Alors que Icare fesait un sans
faute jusque là, le pauvre bonhomme s'éloigne un peu de son plan de vol en
proposant un test des plus classique détaillant point par point les différents
mécaniques du gameplay passant ainsi de l'âge de pierre au multijoueur. Certes
c'est toujours aussi bien écrit mais c'est peut-être trop convenu. Surement une
volonté d'expliquer ce jeu PC à un public majoritairement console.
Icareview, dans les secrets d'Ubisoft
L'autre grosse partie de ce magazine c'est assurément
l'Icareview de Xavier Thomas, graphiste chez Ubisoft et participant à l'aventure
Assassin' s Creed.
De son parcours professionnel aux petits secrets de la firme
de Montréal cette interview est une vraie perle pour tout fan de l'entreprise française,
de AC, Prince of Persia ou Splinter Cell. Certes vous ne saurez pas où se passera
AC III ni même si Jade Raymond est mariée mais on en apprends plus sur le métier
de story designer, et surtout sur la vie au sein d'une boite de JV. Le tout
étant accompagné de sublimes artworks justifiant à eux-seuls l'achat du
magazine.
Prix modique, contenu mythique
Lorsque j'en ai parlé autour de moi, beaucoup de personnes
m'ont rétorqué "Mouais God of War perso j'y connais rien", c'est pas
faux cependant il est possible de lire ce magazine sans pour autant connaitre
et aimer GoW loin de là, pour ma part je n'apprécie pas la série pllus que ça
cependant j'adore l'histoire et la mythologie et donc j'ai pris beaucoup de
plaisir en lisant Icare (qui se dévore en 5/6h voir plus, soit pareil que Call
of Shit). Malgré tout ceux qui n'aiment pas la mythologie passeront à juste
titre leur chemin mais ne resteront pas insensible au prochain numéro consacré
à Deus Ex (et dans mon école il y a beaucoup d'intéressés).
Par contre la phrase "Il est trop cher ton truc!"
est totalement idiote car Icare ne sort que tous les trois mois se qui fait
après un rapide calcul 2.40Eur par mois soit quelques cafés ou des petites
merdes sur iPhone c'est loin d'être la mort et c'est un très bon investissement
ne serait-ce que pour les nombreux artworks du magazine.
Tout ça pour dire que Icare mag est un superbe magazine très
prenant, certes il se consacre qu'à un seul thème mais il vaut clairement le
coup et vous fera passer un excellent moment en attendant votre prochain jeux
vidéos surtout que les plus fainéants d'entre vous pourront le trouver sur
Journaux.fr.